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De jeunes agro

Tous jeunes diplômés d’une école d’ingénieur réputée, dans la vie active ou en thèse, plutôt parisiens, ils sont 7 pour échanger des sujets de société. Les débats prennent leur élan sur le thème de la sécurité ou du sentiment ressenti d'insécurité. Se sentent-ils en sécurité? 

Posée ainsi, la question tend à biaiser la réponse, négative. Celle-ci est lestée par l’actualité, les liens ou les images de la police lors de manifestations. Doit-on appliquer les mêmes techniques dans les manifestations écologiques (mega-bassines) et aux agriculteurs? D'évidence, les enjeux politiques expliquent au moins en partie ces écarts. De même, une discrimnation par classe sociale ou religieuse leur semble saisissante,de même les personnes de peau blanche semble bénéficier d'une présomption d'innocence, à l'exception des crimes sexuels. De là à parler de racisme systémique, il n'y a qu'un pas. Quelle est la part de chaque élément? Ils indiquent ne pas avoir eu de démêlés avec la justice, vivant dans des zones privilégiées, voire dans des cercles d'insouciance.

Il s’interrogent sur les pouvoirs de la police par rapport à la justice qui est tout autant financée par les impôts que les forces de l'ordre. Selon leurs expressions, la Justice est la réponse, ce qui suppose, par exemple, des comparutions immédiates. Or la part budgétaire allouée à la défense leur semble jugée supérieure à celle de l'hôpital, ce qui ne semble pas répondre pas à ce qui leur paraît être les besoins sociaux du moment.

Si la justice ne fait pas peur aux membres de ce groupe d'échange, ce n’est pas le cas de la police, du moins l’exercice de sa violence. Encore faut-il définir la notion de violence policière. Quelle est la légitimité de l’usage de la force? L'usage des flashballs entre-t-il dans ce registre? Comment veiller à ne pas mettre les personnes interpellées en danger? Et porter plainte contre les exactions policières ne leur semble pas suffisant. En cas de plainte, la procédure est-elle efficace? Un accompagnement devrait aider les personnes qui déposent plainte. Comment traiter les cas de violences psychologiques?

Neutraliser les personnes violentes suppose-t’il la mise en œuvre de cette violence, malgré la diversité des situations et le risque lié d'escalade de la violence? Dispose-t-on du point de vue des médecins à ce sujet? La neutralisation des agresseurs leur semble mobiliser une force excessive. Trop de policiers leur semblent acquittés . Cela explique-t-il une perte de confiance en la force publique? Toutefois, force est de reconnaître que l’usage de la force leur paraît nécessaire, mais pas dans ces proportions. Il transparaît de cette situation mitigée un sentiment d'insécurité vis-à-vis de l'Etat et du gouvernement.

Le terme violence est-il même trop fort au regard des situations, par exemple de ce qui se passe à Gaza et en Israël, au regard de l'anxiété politique.

Par ailleurs, dans les débats, la place des médias leur paraît excessive et occulte les résultats et faits scientifiques, voire les conteste. Est-ce le reflet du clivage public / privé?  On peut alors s'interroger sur l'agenda d'un Bolloré qui détient une grande part des médias.

De même, les conventions citoyennes sont-elles représentatives du peuple? Comment s'identifier à une instance gouvernementale? et dans ce cas, Macron joue-t-il avec les institutions? Ce qui conduit à la question de l'essoufflement de la Ve République. Le manque de démocratie et de mixité sociale ne laisse pas de nouveau parti émerger, hors RN. L'abus du 49.3 favorise-t-il ce processus? Et dans le cadre démocratique, le RN ne risque-t-il pas d'être majoritaire? La télévision reflète-t-elle ce que les gens pensent? Non. De fait, il convient de ces éléments biaisés ne datent pas d'hier de toujours ou sont nouveaux. Le biais dans les débats, ou l'application partielle des programmes politiques ne sont choses nouvelles.


Un biais cognitif (renforcé par la recherche par algorithme) remet en question ce qui est légitime et relègue la vérification des sources au second plan. Les experts sont dans ces conditions les plus grandes difficultés à s'exprimer. Ce qui est une solution rapide ou immédiate emporte le succès médiatique. C'est ce qui sépare Raoult de Jancovici. Le débat se fonde moins sur la science que sur des croyances. Le droit comme la science sont difficiles d'accès, opaques. De plus, le droit est une construction sociale, donc contestable, et qui varie d'un pays à l'autre, à la différence de la science. Cette dernière est un outil pour expliquer l'évolution du monde. Le droit peut-il être universel ou est-il juste une construction? Il est cependant indispensable de confronter la science à l'éthique. Or si la science est absolue, le droit relève d'une forme de subjectivité. Ce qui, via l'intelligence artificielle, doit conduire à s'interroger sur ce qui est bien et ce qui est  mal.


 
 
 

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