Voir Longwy

En mission à Longwy depuis quasiment 3 ans, j’y travaille et y vis la semaine. Je rentre si possible en train à Orléans le week-end.

Ancienne ville industrielle, ce fut, jusque dans les années 80, la capitale de la sidérurgie, il en reste les ruines des hauts fourneaux.

L’acier de Lorraine est toujours présente avec l’usine d’Arcelor, située à quelques kilomètres de Longwy. Les usines basées dans ce pays-haut sont principalement des équipementiers automobiles de premier ou deuxième rang. 

A la frontière avec la Belgique, l’Allemagne et le duché du Luxembourg, la population active est à 80% frontalière. Elle travaille essentiellement au Luxembourg, pays très attractif par son niveau élevé de rémunération mais aussi par ses nombreux avantages sociaux.

Avec cette population travaillant chez nos voisins, Longwy est devenue une ville dortoir. Les frontaliers achètent et rénovent les maisons de Maître de la grande époque de la sidérurgie. Elle consomme néanmoins au Luxembourg principalement. Le résultat est que la plupart des commerces et magasins ont disparu sur Longwy Bas, il en reste quelques-uns sur Longwy-Haut. Les vitrines sont fermées par des rideaux de fer. Seuls quelques Kebabs et bars sont ouverts.

Le reste de la population travaille en France avec un niveau de rémunération très inférieur aux frontaliers, et il reste une partie de la population qui ne travaille pas, survit grâce aux minima sociaux, ou le deal de stupéfiants.

L’attractivité du Luxembourg attire une vague migratoire importante, venant des pays de l’Est et plus récemment (durant l’été 2024) d’Afrique Noire.

Le logement est devenu une véritable difficulté pour les longoviciens, entre les marchands de sommeil qui profitent de cette population nouvellement arrivée et est prête à payer des loyers excessifs pour des logements insalubres, et les salariés travaillant en France qui n’ont pas la possibilité financière de se loger à Longwy. Les étudiants de l’IUT rencontrent également ces difficultés. 

Il y a pourtant de très beaux bâtiments vacants depuis des années à Longwy : la Grande Banque de France et l’ancien bâtiment des thermes, en attente d’un investisseur. Ces bâtiments historiques démontrent la grandeur et le prestige de cette ville dans le passé.

Et comment vit-on dans cette ville lorsque l’on connaît personne ? 

Je termine ma journée de travail vers 18h00 et j’habite la semaine dans un meublé, au sein d’un ancien hôtel datant des années 1930, transformé en studio et appartement meublé. J’ai eu beaucoup de chance de trouver ce logement après avoir vécu quelques péripéties avec des propriétaires véreux trouvés via une plateforme de location de logement à la nuitée. J’ai également la chance d’avoir un parking couvert, en Lorraine, c’est utile durant l’hiver, qui me semble plus long qu’ailleurs ! et ça évite aussi les incivilités. En rentrant du travail, je vais boire un verre en terrasse où je peux décompresser après ma journée. Je suis souvent la seule femme blanche, de plus de 50 ans, en terrasse, ce qui me vaut d’être abordée par des hommes, lourds et insistants ! Le soir, il n’y a pas de motif à sortir.

Lorsque je reste le week-end en Lorraine, je me rends à Metz. Depuis mon arrivée en 2022, j’observe que de nombreux magasins ont fermé en centre-ville. Changement de comportement des consommateurs ? le grand centre commercial créé depuis un moment qui attire plus ? 

Le samedi matin, je parcours le marché sous les halles, puis je vais marcher le long de la Meuse. Metz est une jolie ville, ville de garnison.

J’ai visité le Centre Pompidou récemment. 

J’ai également visité le centre historique des émaux de Longwy et au moment ou j’écris ces lignes, cette maison fondée en 1798, inscrite au patrimoine culturel immatériel de la France se trouve en situation délicate économiquement, avec une menace sur les emplois. Voici une partie de ma vie d’expatriée que je vous partage avec sincérité.